Vendredi 14. 23h. Bon, on y est. Les vélos sont dans le parc, tous les petits sont lavés, couchés, bordés.
Demain c'est le jour J. On a fait le maxi pour les amener jusque là dans les meilleures conditions possibles. Dans 8h maintenant ce sera à eux. Place aux acteurs.
De longs mois de préparation, de sacrifices, de joies et de peine pour arriver ici, à l'autre bout du monde, à Kona, pour le dernier acte.
C'est un long parcours initiatique qui commence par la préparation pour la qualification. Le choix de la course, l'entraînement spécifique, le plaisir et le soulagement d'obtenir son billet.
Ensuite la récupération puis on repart, le nez dans le guidon. On essaye de concilier la famille, le boulot, les amis. On fait des choix cruels, difficiles, nécessaires pourtant.
Hawaii. C'est un mot magique pour le passionné du longue distance. Que le parcours nous conviennent ou pas, que l'on aime les conditions météos ou pas, que l'on aime le côté marketing ou pas, Hawaii c'est …………Hawaii. Une course à nulle autre pareille. Un mythe, ou plutôt une légende.
Une mise en scène aussi, mais qui place le triathlète au centre du spectacle tout en le rendant spectateur de son propre effort. Un grand écart formidablement réussi ou, même les vieux routards du circuit, se laissent émouvoir.
L'impression d'appartenir à la famille du tri, de continuer à faire vivre un pari fou. Peut être simplement la sensation d'exister, d'être vivant.
Demain ils seront seuls face à eux même. Face à ce qu'ils attendaient. Ou à ce qu'ils n'attendaient pas. C'est dur de tricher sur un Ironman.
Pour certains le triathlon est un sport, pour d'autre c'est un spectacle ou un bizness. Pour la plupart c'est simplement leur vie.
Ma vie.
Joël.